LA MARCHE EUROPEENNE DU SOUVENIR ET DE L'AMITIE



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Voici pour la conclure: au tout petit album, extrait d'un peu partout - merci pour le copyright. J'y vois un peu de nostalgie; c'est l'âge et l'impossiblité de faire cette belle MESA, même si on me fait des étapes de deux km. (Non, ça, ça irait...)
Allez, un dernier CLIC, où vous voulez, sur cette ligne!!


Et enfin ces trois images, pour la conclusion de la conclusion de cette MESA 2017. Mais le Bataillon est déjà au travail dans plusieurs autres domaines...
Bonnes vacances tout le monde; merci pour vos visites au site et à facebook, merci à Roland et aux autre photographes, et vive la MESA 2018 !!!

MESA 2016

Nous apprécions toujours l'abondance des images envoyées par le photographe du Bataillon, l'ami Roland Hellas.
Voici deux séries:
  • les cérémonies d'Arlon et la première boucle: CLIC
  • l'étape du deuxième jour: Martelange - Bastogne: CLIC
  • la journée du jeudi 23: boucle autour de Houffalize: CLIC
  • le vendredi 24: l'apotéose à Vielsalm, la boucle et l'arrivée: CLIC



    Mais, nous dit le "Géant Vert" en accompagnement du montage ci-dessous: "... pendant que la plupart de nos Chasseurs Ardennais sont concernés par la MESA ( marcheurs, protocole et organisateurs du camp de Bastogne), le détachement Mali poursuit sont entrainement.
    N'oublions pas non plus la FPS et la garde au camp Roi Albert."
    [La FPS, on va bientôt vous l'expliquer]







M E S A 2 0 1 4

La page de L'Avenir dont M. Marc Mernier nous a aimablement transmis le lien: CLIC
Voici l'album de Roland Hellas pour la "journée du souvenir": CLIC
La photo: Le Dr Jean Kelecom, à gauche, regarde pensivement le monument national de Martelange. C'est là que son père, le 10 mai 1940, livrait un premier combat contre l'avant-garde de la 1re PanzerDiv...
Roland nous a aussi fait d'autres albums que tous les amis et acteurs de la MESA 2014 regarderont avec plaisir, attention, certaines images sont animées
Deuxième album de Roland: Protocole: CLIC
Ensuite, la première étape, la boucle de Bastogne: CLIC
Pour suivre, le protocole, album 2: CLIC
Et l'étape boucle de La Roche: CLIC
La boucle de Marche: CLIC
La journée du 26 juin, le protocole à Marche et environs: CLIC
La dernière des quatre boucles, à Houffalize: CLIC
L'arrivée, les défilés, et le drink final: CLIC
Et de notre fidèle Jean Octave, un premier album: CLIC
Des centaines et des centaines de photos, où CHACUN des participants est certain de pouvoir se trouver!
Un merci tout spécial à Jean Octave et au 1ClC Roland Hellas, de la section IPR du Bataillon: bilan magnifique!!


MESA 2012 dernière
L'Avenir vous offre les photos du jour sur son site: CLIC




MESA 2011

Les albums:

VOIR AUSSI
www.marche-mesa.be



Un peu d'histoire
Cette photo a beaucoup de valeur pour les amoureux de la MESA! Elle représente l'arrivée dans le parc communal de Vielsalm du 3ChA, achevant la dernière étape de la première MSA, le 13 mai 1967.
Elle avait quitté Arlon le 10, et fait étape à Martelange, Bastogne et Houffalize.

Nous avons retrouvé un vieil ami de l'Ecole Royale Militaire qui nous a raconté la "genèse" de la marche.
Le Lieutenant-colonel Hre Walter Dewulf, ancien Tournaisien qui coule aujourd'hui des jours paisibles à Vielsalm, sa ville d'adoption depuis 1956, était en 1967 l'officier opérations et entraînement, c'est-à-dire le S3, du 3ChA.
Il avait, en 1966, organisé une journée "portes ouvertes" pour son bataillon, tout petit à l'époque, et menacé de disparition. Il avait aussi participé en 1958 à la célèbre Marche de Nimègue et en avait retiré une très forte impression.
C'est donc un peu pour échapper à la fastidieuse organisation d'une nouvelle 'Open Door' en 1967 qu'il se creusa pour trouver une formule de marche "à la Nimègue". Pourquoi, se dit-il, ne pas suivre le tracé des batailles ardennaises de nos anciens de 1940? Face à la carte au 1:50.000 de son bureau de S3, il traça alors la toute première ébauche de ce qui s'appellerait un jour la Marche Européenne du Souvenir et de l'Amitié.
Ça ne s'appelait pas encore comme cela… Qui se souvient de l'origine du premier nom: Marche du Souvenir? Mais son commandant en second de bataillon de l'époque, le Major Koeune, fut aussi enthousiaste que lui pour l'idée et ensemble, ils allèrent trouver leur Chef de corps, le Lieutenant-colonel Borboux, qui vient de nous quitter. Il fut très vite convaincu et adopta aussitôt le projet.
La marche démara le 10 mai d'Arlon et arriva le 13 à Vielsalm après être passée par Martelange, Bastogne, Chabrehez et Rochelinval.
Le but assigné avait été parfaitement rempli: parcourir le tracé du front des Chasseurs Ardennais le 10 mai 1940 et se souvenir en passant, de ceux qui y avait laissé leur vie, au premier jour pour nous d'une guerre qui allait durer cinq ans.

Vous trouverez, en fin de cette page, l'histoire de l'origine et des premières MSA, racontée par deux "anciens", dont l'un est le Colonel Derille, Chef de corps lors de la MESA n°2.













Ces trois premières photos sont de notre ami Frans de Rotterdam; au plus fort de la chaleur, il a su saisir le paquet de plastiques, notre club de marche ainsi que les marcheurs du Régiment.
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Ah les beaux militaires! Des Chasseurs ardennais dans leur milieu de prédilection. MESA 2005, première étape, petite halte au-dessus de ce qu'on appelle le tombeau du géant.
A l'extrême gauche, le Chef de corps du Régiment et l'Adjudant de Corps, qui marchent les quatre jours avec leurs Chasseurs. Belle tradition et bravo à vous!
A droite: même paysage, mais ici vous voyez de gauche à droite: Le lieutenant général e.r. Raymond Geudvert, le Général-major e.r. Jean Henrioul, président national de notre fraternelle, et le Lieutenant général e.r. Jean Berhin, ancien patron de notre Force terrestre.
Ça ferait huit étoiles en tout, mais leur modestie et leur amabilité les font vite oublier!
Ces deux magnifiques photos sont de la section IPR du Régiment.
La plupart des photos qui suivent sont explicites et ne nécessitent pas de légende. Là où c'est nécessaire, vous les trouverez.
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A droite, le groupe 'Vivat', patronné par des militaires, arrêté ici à la grand-halte à Grand-Sart. Chapeau à leurs accompagnateurs: quelle belle expérience pour eux.

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A gauche, la bonne tête du LtCol Hre Bernard Goffinet, conservateur du Musée, mais surtout ici, ancien patron du service des logements des familles en FBA et ici, en appui logistique durant la marche à tous ses anciens du service
A droite, la magnifique oeuvre 'Handi-rando' à la pause; comme le mot le dit, il s'agit de faire randonner des handicapés. Le véhicule est de leur conception: une roue centrale, un tireur devant et un pousseur derrière. Ils l'ont appelé 'Joëllette', du prénom de sa conceptrice. Chapeau les gars! Notez leur site web: www.handi-rando.com

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Arrivée

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A la tribune, le Ministre wallon Courard et le Gouverneur de la province, M. Caprasse, photo de gauche, pas loin du Col BEM Yvon Michel, ancien commandant du Régiment et de Marie-Christine, photo de droite.


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A gauche, le plus jeune marcheur: 12 ans! A droite, le plus jeune 'mini-meseur': 5 ans, oui, cinq ans!


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A droite, le plus vieux participant à avoir bouclé les quatre grandes étapes: 82 ans; chapeau encore!


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Monsieur le Bourgmestre de Vielsalm félicite Max Verekt et Raf Claeys qui ont chacun à leur actif trente-neuf marches du souvenir, puis du souvenir et de l'amitié, puis européennes du souvenir et de l'amitié! Trente-neuf, c'est la totalité!

'Handi-rando' (voir plus haut) très applaudis lors de leur passage devant la tribune.











L'arrivée du groupe 'Vivat' à l'arrière duquel on reconnaît leurs dévoués accompagnateurs, le GenMaj e.r. Joseph Sizaire, Chasseur ardennais et son épouse.

Parmi les derniers à défiler devant la tribune, mais pas les moins courageux: le groupe des enfants du Conseil communal de Vielsalm, achevant la mini-MESA sous les applaudissements chaleureux de la population.


Devant la tribune, dans le joyeux brouhaha que génèrent les manifs de Chasseurs ardennais, le Bourgmestre de Vielsalm, son épouse, qui n'est autre que la fille du regretté LtCol Servais Borboux, créateur de la MSA en 1967, et le Col BEM Henri Rossignol, ancien du 1ChA, devenant aujourd'hui commandant militaire de la province de Luxembourg.


Réception


Le Bourgmestre de Vielsalm, cette fois avec le Commandant de la 7e Brigade mécanisée, le Col BEM Thierry Babette, heureux que tout se soit finalement bien passé, en dépit de quelques hyperthermies sérieuses.

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A gauche, le groupe des enfants du Conseil communal, enfin désaltérés. A droite, le Président national, aussi très heureux d'en avoir terminé avec cette MESA2005, probablement la plus dure de sa longue série. Dans les années 80, en tant que commandant du 3ChA, c'est lui et son beau Régiment qui organisaient l'affaire.

Notre président avec les deux héros du jour, Max et Raf, après leur... 39e MESA.
Ceux qui désirent une des photos de la MESA 2005 en meilleure définition peuvent s'adresser au 'webmaster'



MESA 2002










Avant le défilé, jetons un regard admiratif sur cette jolie demoiselle.
Oh! elle est très jeune, vous le voyez bien.
Mais elle vient de faire les quatre étapes de la MESA, comme le plus vieux routard.
Elle s'appelle Justine Malleux et elle nous vient d'Arlon.
Un tout grand bravo, Justine; c'est décidément un prénom qui mène loin!

MESA 2001

Pour rappel...MESA 2001
  • 1476 militaires belges
  • 171 militaires étrangers
  • 2633 civils belges
  • 571 civils étrangers
  • 1878 mini-méseurs
  • 376 orienteurs
  • total : 7105 marcheurs soit le record depuis longtemps ! (battu en 2002 avec plus de 9000! et en 2003 avec presque 13000...)


ORIGINE ET PREMIERES MSA


La MESA était d'abord une marche de bataillon dénommée la Marche du Souvenir, puis elle est devenue nationale et internationale, pour se dénommer ensuite Marche du Souvenir et de l'Amitié et actuellement Marche Européenne du Souvenir et de l'Amitié.
Nous allons essayer de répondre aux questions qui se posent concernant l'origine de la marche en faisant l'historique des préambules et de l'évolution de la marche pendant les premières années, années déterminantes pour la survie de la marche proprement dite et son esprit bien particulier.
L'idée n'est évidemment pas tombée du ciel. Notre réflexion doit partir des activités et des missions du 3 ChA dans les années soixante. D'une part, dans le cadre de leur mission générale (en temps de guerre) de défense du territoire et de lutte antipara, les Chasseurs Ardennais s'entraînaient particulièrement aux marches tout terrain. D'autre part, le 3 ChA, probablement la seule unité de l'armée belge à ne pas avoir quitté sa ville de garnison depuis sa création, attachait une importance toute spéciale aux bonnes relations Armée-Nation, notamment lors des fastes.
Plusieurs fois, les Chasseurs Ardennais, cadre et troupe, participèrent à la fameuse marche internationale de Nimègue aux Pays-Bas. La participation massive à cette marche de militaires de tout grade et de toute nation ainsi que de civils de tout âge et de tout milieu, l'accueil enthousiaste des populations locales, furent une révélation pour le cadre Chasseurs Ardennais qui voyait précisément se concrétiser efficacement à cette occasion, dans une ambiance indescriptible, les bonnes relations Armée-Nation et l'amitié entre les différentes nations.
Cette impression fut ressentie d'autant plus profondément que cette ambiance contrastait avec cette désaffection que depuis longtemps le cadre ressentait en Belgique de la part des civils et plus encore des jeunes vis-à-vis de l'armée lors des différentes cérémonies militaires et lors des fastes du Bataillon ou des défilés nationaux du 21 juillet.
Beaucoup de gradés cherchaient donc une formule s'inspirant de cet esprit qui, complétant la partie officielle et protocolaire des cérémonies militaires, ferait participer activement civils, surtout les jeunes, et militaires ensemble à la commémoration des Fastes du Bataillon dans l'enthousiasme de la population locale. On en arrivait même à imaginer que le défilé du 21 juillet à Bruxelles serait mieux apprécié par la population s'il s'agissait d'un défilé final de toutes les unités de l'armée belge venant toutes à pied de leurs différentes garnisons pour se réunir à Bruxelles. Il était permis de rêver ... et de commettre une erreur d'échelon.
A un échelon plus modeste mais plus réaliste, ce rêve se concrétisa quand même partiellement plusieurs fois, lors des marches périodiques d'entraînement du bataillon. Les civils et notamment les jeunes y furent plusieurs fois invités, particulièrement pendant les périodes touristiques.
L'expérience s'avéra intéressante et même enthousiasmante tant pour les militaires que pour les civils, ces derniers accomplissant même spontanément les drills militaires lors du déclenchement des alertes aériennes et nucléaires, alertes les concernant d'ailleurs tout autant que les militaires. C'est dans ce contexte lors de la préparation des fastes de l 967, que l'idée, qui mûrissait depuis longtemps dans les esprits et dans les coeurs, de créer à l'occasion des Fastes du Bataillon une marche de quatre jours qui ferait participer militaires et civils se concrétisait.
Réunis à la salle de conférence, des officiers de l'EM cherchaient une formule originale qui attirerait les gens de la région. Et pourquoi ne pas aller chez eux ? se demanda-t-on. De là, une première idée basée sur le sacro-saint triangle Vielsalm-Rochelinval-Chabrehez, idée que l'on élargit au dispositif défensif de la 1e Division ChA de 1940.
Un premier tracé de quatre étapes fut préparé. Cette marche débutant naturellement le 10 mai s'appellerait "Marche du Souvenir"; le nom s'imposait (la journée des fastes était traditionnellement précédée de la Journée du Souvenir) et le paquet ainsi ficelé, fut proposé au Chef de Corps qui l'adopta avec enthousiasme et fixa les buts de la Marche repris ci-dessous.

  • Depuis les sources des Chasseurs Ardennais (Arlon et 10e de Ligne) et sur les lieux mêmes des principaux combats de la frontière en 1940 ainsi qu'aux endroits où sont érigés des mémoriaux à la gloire des anciens, rappeler à la troupe au cours de la marche, les principaux faits d'armes des Chasseurs Ardennais et revivre sur place une partie importante de l'historique du bataillon. Préparer ainsi les esprits à la célébration des Fastes régimentaires.
  • Au cours de la marche, des haltes, des cérémonies et des festivités organisées au bivouac de l'étape, faire du " public relation " itinérant en donnant l'occasion aux jeunes miliciens et au 3ChA de renouer le contact avec les anciens de 14-18 et de 40-45, les fraternelles, associations patriotiques, cercles d'officiers et militaires de réserve, etc. avec les populations locales et régionales des Ardennes et du Luxembourg et plus particulièrement avec la jeunesse et les groupements de jeunesse.
  • Essayer d'obtenir que, jeunes et anciens. participent à la marche du bataillon ou tout au moins passent une partie des étapes (arrivée ou/et départ) en commun avec le 3ChA et collaborent à la joyeuse ambiance des festivités organisées à l'étape.
  • Développer l'entraînement à la marche et à la vie en campagne (bivouac).
  • Donner l'occasion aux marcheurs, civils et miliciens, touristes de l'avenir, d'effectuer un circuit touristique remarquable dans un cadre incomparablement varié et pittoresque et ainsi développer pour l'avenir le tourisme dans les Ardennes du Luxembourg belge.
  • Faire de la propagande pour cette Marche du Souvenir et essayer d'arriver à ce que dans les années ultérieures. la publicité et les joyeux souvenirs aidant, cette Marche du Souvenir en 4 étapes devienne en Belgioue l'équivalent des fameux "4 jours de Nimègue" aux Pays-Bas.

La 1re Marche du Souvenir était née. Le personnel tout entier du 3ChA s'impliqua immédiatement dans le projet. Pour la 1re marche, la logistique c'était le bataillon lui-même.
Le S4, qui est le 'grand Chef du Cirque', s'occupait de l'installation des bivouacs (en puisant dans le pool de campement réservé au logement des mouvements de jeunesse), des transports et des montages et démontages.
Pour pallier le manque de crédit, des "trésors" de débrouillardise se découvraient (porte-clefs souvenir, matériel de fléchage de récupération, etc.)
Les effectifs étant réduits, l'EM et quatre pelotons effectuaient cette 1re marche, ainsi qu'un peloton d'officiers de réserve en rappel pour quatre jours et un détachement du 75e bataillon d'Artillerie.
Le Commandant en second aura l'honneur de diriger la première étape et d'adresser devant le monument du 10e de Ligne un message aux personnalités présentes. Le Chef de Corps avait pris la route en éclaireur pour tenir une conférence de presse à Martelange avant l'arrivée des marcheurs, à l'invitation du Commissaire au tourisme de la Province de Luxembourg, une des rares personnalités à avoir pressenti l'importance que cette marche pourrait prendre dans l'avenir tant pour l'armée que pour le tourisme, notamment dans la province. A cet effet, il organisa un déjeuner de presse international au Restaurant 'le Martin pêcheur' à Bodange.
L'orchestre du bataillon assurera l'ambiance aux étapes. L'OSC (Officier Social et Culturel), parrainé par un officier de talent, sortit journellement une feuille humoristique bourrée de dessins originaux, de textes en rapport avec la marche et de bon aloi. Enfin à l'arrivée à Vielsalm, les marcheurs seront reçus avec enthousiasme pour un défilé jusqu'à l'entrée de la caserne.
Cette première marche a fait l'objet de reportages élogieux dans la presse, à la radio et à la télévision (RTL).
En octobre 67 débutera la réorganisation du 3 ChA en bataillon test de l'Infanterie légère et cela dans les domaines organisation, équipement, instruction et mise en oeuvre. La réorganisation démarra sur les chapeaux de roues et c'est ainsi que l'effectif était passé à 105 % de l'effectif organique en mars 68. Les échos favorables de la 1re marche n'étaient pas oubliés. On en parlait souvent le vendredi en fin de journée au mess, de préférence après un cross d'orientation.
Et c'est ainsi que fut décidé fin novembre 67 qu'une deuxième Marche du Souvenir aurait lieu en mai 68 mais cette fois à l'échelon national. L'autorité hiérarchique fut mise au courant du projet et la seule réaction, dont nous nous souvennions, c'est que les tests en cours devaient rester prioritaires. Réponse du 3ChA: "les deux sont possibles".
Un secrétariat permanent fut mis en place sous la direction du S2.
Des invitations furent adressées, par la voie hiérarchique, à toutes les autorités militaires. Du côté militaire et cela dans tous les domaines, notre répondant très efficace à l'EM des Forces de I'Intérieur sera un ancien Chasseur Ardennais (le LtCol Moiny). Des contacts furent pris avec les autorités provinciales, communales, l'Office du Tourisme (M. Haulot) et l'ADEPS (M. Wasterlain). Des interviews furent organisées, à la place Flagey, tant à la RTB qu'à la BRT, et cela dans une très bonne ambiance par l'entremise d'un vrai ami des Chasseurs Ardennais qui occupait une fonction influente sur place. S'il lit ces lignes, on serait heureux de reprendre contact.
Suite à ces émissions, des marcheurs isolés et surtout des groupements de marcheurs se feront connaître Il y eut à cette 2e Marche environ 1 500 participants. Du côté militaire: principalement des unités et des organismes stationnés en Belgique, notamment des écoles, de nombreuses unités logistiques, de la Force Aérienne et la force Navale.
Le 1(BE)Corps était très faiblement représenté. La participation à la Marche du Souvenir n'était pas encouragée. Ceci changera en 1969, suite à un entretien avec son Chef d'EM.
Quelques mots concernant le déroulement de la marche. Elle eut lieu du 15 au 18 mai 1968, la semaine avant les fastes. Le bivouac était toujours itinérant, une partie des marcheurs transportaient leurs tentes individuelles et le "Grand Cirque" continuait. Les marcheurs se retrouvaient le soir dans un chapiteau. L'ambiance y était du tonnerre, réchauffant les coeurs et les corps, car en 68 le froid marqua tous les marcheurs, chapiteau qui était démonté en fin de nuit et que l'on retrouvait au bivouac suivant.
La brigade M distribuait à la 1re halte un berlingot de lait. Après une soirée parfois agitée, la majorité des marcheurs appréciaient le lait, un retour aux sources. A Heinstert, comme en 1967, les marcheurs seront accueillis par des chants des enfants de l'école communale. Les habitants avaient disposé sur des tables des boissons diverses en signe d'amitié et de participation joyeuse. Certaines de ces boissons se feront sentir lors de la montée dans la forêt d'Anlier après la "Passée du cerf".
A Wibrin, les marcheurs seront accueillis par une Brabançonne chantée par les enfants de l'école, comme en 1967.
C'est la section de la Croix Rouge de Vielsalm qui assura les soins médicaux le long des itinéraires; et des cloques, il y en aura ! Les buvettes aux haltes étaient tenues par des dames du bataillon et de la CMC sous la houlette de la directrice de la cantine.
La marche se terminait un dimanche - cela donnait l'occasion à un plus grand nombre de marcheurs individuels de participer à une partie de la marche - par une arrivée de tous les marcheurs au parc de Vielsalm, les premiers arrivés attendant et acclamant les autres, la musique des Chasseurs Ardennais assurant l'ambiance.
Pour la 1re fois, le marcheur ayant parcouru les quatre étapes, carte de contrôle à l'appui, recevra une médaille.
Cette médaille est encore la même aujourd'hui. Aux marcheurs porteurs de la médaille, on remettra ultérieurement un chiffre correspondant au nombre de participations. Comme nous étions en mai 68, il y eut de la contestation, principalement du côté de Vielsalm. Les contestataires mirent en doute les buts poursuivis et la présence des marcheurs militaires en armes était jugée inacceptable.
La froidure qui persista toute la marche, en particulier lors du dernier bivouac à Lierneux, eut comme conséquence que contact fut pris avec le commandement provincial de la gendarmerie pour envisager une date plus favorable du point de vue conditions météo et participation de la jeunesse.
On se mit d'accord pour la dernière semaine de juin. Toutefois la N4, nationale à bouchons à l'époque, devait être dégagée pour le 30 juin.
C'est ainsi que la 3e Marche du Souvenir aura lieu du jeudi 26 juin au dimanche 29 juin 1969. Mais la marche 1969 sera la 1re marche internationale. Les invitations furent adressées aux différentes ambassades via le service de renseignement militaire. Pour la 1re fois, des camps de tentes furent installés à Martelange, Bastogne, Houffalize et Vielsalm.
Il y eut 3.500 participants dont naturellement différentes délégations des contingents de l'OTAN stationnés en RFA, mais également des Autrichiens et des Finlandais.
Le Secrétariat permanent aura du travail. L'organisation était toujours le problème du 3ChA et les unités en renfort seront mises en oeuvre par le bataillon.
Les unités qui prêteront main forte, soit suite à des contacts directs, soit via les Forces de I'Intérieur (c.à.d. le LtCol Moiny), sont les suivantes: EI, ETBI, EQMT, 36 Bn QM, Bn MP, 6Li, 12Li, 2Ch, 1A, 4Gn, 123TTr, 49Ord, MCG et BLT. A signaler que les bains-douches étaient particulièrement appréciés.
Le Ministre de la Défense, comme les autres autorités, avait été invité par lettre personnelle Une réponse positive, la seule de toute la hiérarchie, arriva au bataillon alors que la marche faisait halte à Bastogne. Ce message disait . "Serai présent arrivée Vielsalm; signé Segers.
Comme l'EM du 3ChA en entier était engagé dans la marche, on demanda au jeune bourgmestre Remacle de Vielsalm de bien vouloir accueillir le Ministre à sa descente d'hélicoptère au Quartier Ratz et de le conduire au Parc de Vielsalm, lieu d'arrivée des marcheurs. Ce qui fut fait.
Les marcheurs arrivaient par trois itinéraires différents et le Ministre était là pour accueillir les 3.500 participants dont le Général Champion (seul général présent) qui venait de quitter le service actif dans des conditions particulières, le Colonel BEM Marlière, commandant de brigade qui avait participé à la dernière étape, et le Colonel BEM Vandewalle, commandant de l'EI qui avait marché les quatre étapes.
De ce regroupement au parc, il existait au musée du 3ChA une magnifique prise de vue. Comme prescrit par l'autorité supérieure, l'organisation de la marche n'entravera en rien la poursuite des tests dans le cadre de l'Infanterie légère.
Ces tests se clôtureront par une manoeuvre la même année sous la direction des FI, avec la participation, outre le 3ChA nouveau, du régiment ParaCdo au complet (sous les ordres du Colonel BEM Roman), d'une unité luxembourgeoise et d'un régiment français. Le dernier PC du 3ChA sera installé à Buzenol et le débriefing se fera au Camp Bastin.
En 1970 (4e édition): nouvelle extension de la marche avec l'installation d'un bivouac ainsi que l'arrivée de la 3e étape à Laroche.
Vers le mois de mars sera constitué le premier comité organisateur sous la présidence du Commandant militaire de la Province de Luxembourg (notamment le Colonel BEM Marlière). Au départ de la 3e étape, pour la première fois, un hommage sera rendu aux combattants allemands au cimetière de Recogne-Bastogne et à cette occasion le mot amitié sera employé pour la 1re fois. A partir de 1970, un hommage sera rendu à tous les combattants et les victimes des hostilités le long des différents itinéraires.
Cette étape restera pendant des années celle que le Chef d'EM de la Force Terrestre et son épouse Madame Roman apprécieront particulièrement.
Deux anecdotes marquèrent cette 3e étape nouvelle. D'abord les clairons de service de la musique des ChA, attendront en vain les marcheurs à Recogne-Libramont pour l'hommage aux combattants allemands. Ensuite, un détachement important venant du camp de Vielsalm arrivera à (au) CIEL, mais il n'y avait pas de comité d'accueil et de toute façon ce n'était pas encore leur dernière heure.
Pour l'arrivée à VIELSALM, ce sera le premier défilé et non plus un regroupement.
Enfin en 1971, ce sera la 1re MSA, Marche du Souvenir et de l'Amitié. Cette évolution de la MS vers la MSA était déjà envisagée par le 3ChA dès 1969, mais son aboutissement fut retardé suite à une autre proposition émanant, certes d'une autorité d'une haute valeur morale, mais qui n'allait pas dans le sens souhaité au 3 ChA.
L'influence du Président National de la fraternelle, (M. Hubert) facilitera la décision. De ces quatre marches, de 68 à 71, il existe des plaques commémoratives en céramique. On les doit à un Officier du 3ChA riche en idées. En observant bien ces plaques, on peut suivre l'évolution de la marche par année et dans l'espace.
Pour terminer qu'il nous soit permis d'avoir une pensée pour tous ceux qui comme responsables de la Marche et du 3ChA, à n'importe quel titre, ont tenu à la faire progresser, chacun y ajoutant quelque chose de personnel.
En écrivant ces lignes, je vois défiler des têtes et encore des têtes, notamment le chef de la Musique des ChA, auteur de la " Marche du Souvenir ", l'Administrateur militaire qui régla astucieusement par un Ordre Permanent la participation des unités, l'auteur du Guide de la Marche, notre intermédiaire à la RTB; un grand salut à tous les oubliés.
Une pensée aussi pour ceux qui nous mettaient des bâtons dans les roues administrativement et sur le terrain par des marches concurrentes. La génération d'aujourd'hui n'aurait qu'une réponse "on a gagné".
Cet historique devrait être complété par ceux qui ont été pendant les 25 dernières années les organisateurs de la marche. Les anciens souhaitent aux organisateurs actuels et futurs bien du succès et des satisfactions, afin et que envers et contre tous, la MESA subsiste, principalement son esprit.
Un dernier souhait enfin, pensera le lecteur de la présente. " Serait-il possible d'envisager de réunir à Vielsalm pour des retrouvailles ceux qui ont vécus ces moments et qui sont à la base de l'évolution de la MS et de la MSA, par exemple, lors de l'arrivée de la MESA 1998 planifiée à Vielsalm en juin prochain ? ".
(signé) Deux anciens de la marche



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Jean-Marie Castermans.
updated 19 mai 2011

13-02-2017